Les militaires qui ont pris le pouvoir en Birmanie (Myanmar) y font régner la terreur. Après avoir massacré plus de 2.000 civils et en avoir arrêté quelque 15.000 dont 144 ont déjà été condamnés à mort, la junte vient de franchir le pas ultime dans l’abjection en exécutant quatre d’entre eux. De plus, le procès kafkaïen intenté à Aung San Suu Kyi, la présidente légitime du pays aux yeux du peuple, lui a déjà valu d’être condamnée à 17 années cumulées de prison sur des chefs d’accusation plus grotesques et ridicules les uns que les autres.
Devant une telle avalanche de violation des droits humains, la communauté internationale, plus préoccupée par l’agression de la Russie en Ukraine et par les manœuvres militaires de la Chine autour de Taïwan, reste largement indifférente. Seule l’Association des pays de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) a essayé d’imposer à la junte les conditions d’un retour à la normale que cette dernière ignore avec arrogance et obstination, mettant ainsi gravement en cause la crédibilité déjà bien entamée de cette Organisation.
Il est temps de prendre des mesures sévères et efficaces en mettant le régime militaire au banc de la communauté internationale en profitant du fait que les deux puissances protectrices du Myanmar, la Chine et la Russie, ont actuellement d’autres préoccupations. Sanctions drastiques contre les intérêts économiques de la junte, reconnaissance du Gouvernement d’unité nationale (NUG) créé après le putsch par les forces démocratiques et suspension du Myanmar de l’ASEAN jusqu’au retour de la démocratie : trois mesures indispensables ! JLM