Par Daniele-E Fino
Il y a eu ces derniers mois de nombreux articles sur le lien entre les pandémies et l’écologie. Mais l’article de Sonia Shah, Contre les pandémies, l’écologie, paru dans Le Monde Diplomatique de mars 2020[1] et reproduit dans Le Courrier du 27 mars 2020, me semble une analyse particulièrement pertinente, complète, avec une vue historique et politique contenant beaucoup de références scientifiques.
Pour Sonia Shah il n’y a pas de doute: la cause profonde de notre vulnérabilité croissante face aux pandémies est la destruction accélérée des habitats. En effet, « … avec la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénées, nous avons offert aux microbes, pour la plupart portés par des animaux sauvages sans leur faire aucun mal, des moyens d’arriver jusqu’au corps humain, où, de bénins, ils deviennent des agents pathogènes meurtriers. » Des études sur Ebola démontre bien ce phénomène. Il en va de même des maladies transmises par les moustiques et les tiques.
L’article se termine, en se référant à l’épidémiologiste Larry Brilliant, avec le constat que les émergences de virus sont inévitables, mais pas les épidémies! « Toutefois, nous en serons épargnés par ces dernières qu’à condition de mettre autant de détermination à changer de politique que nous en avons mis à perturber la nature et la vie animale. » Le COVID-19 nous montre qu’il est temps de se demander pourquoi les pandémies se succèdent à un rythme de plus en plus soutenu.