Dans le dernier billet d’humeur, trois tristes individus étaient au palmarès des hommes dangereux par « la menace qu’ils font peser sur le monde ». Ces hommes auraient-il pu être des femmes ? Réponse éludée, pour ne pas tomber dans un féminisme primaire.
Et s’il fallait nommer des personnalités féminines ayant marqué 2021 par des actes majeurs, qui choisirions-nous ? Non, ce ne sera pas une nouvelle Calamity Jane, partie en 1852 conquérir l’Ouest et dont le destin fut tragique. Le nom d’Angela Merkel vient immédiatement à l’esprit : avec droiture et sobriété, elle a eu le courage, contrairement aux autres pays européens, d’accueillir un million de Syrien.e.s et a ainsi suscité notre respect, même si par ailleurs sa politique européenne plus discutable a failli conduire la Grèce en dehors de l’Europe.
Mais aussi une sportive : Peng Shuai, joueuse de tennis chinoise reconnue, a parlé au risque de sa vie. Parler peut coûter cher, surtout pour dénoncer un rapport sexuel forcé avec un dignitaire chinois. Depuis lors, réduite au silence et invisible.
Et un prix Nobel de la paix : Maria Ressa, journaliste née à Manille, symbole de la liberté d’expression, arrêtée en 2019 par le gouvernement de Rodrigo Duterte. Sans relâche, elle informe.
L’une et l’autre ont osé parler. On a tenté de les faire taire. Mais leurs actes ont fait d’elles des figures politiques. Ces femmes, et tant d’autres, ne sont pas de grandes gueules. Aucune ne recherchait la gloire. A leur actif, aucune campagne de communication mensongère orchestrée à coup de millions. Juste des actes courageux au retentissement mondial.
Merci à Peng et à Maria, à Angela également, de nous rappeler qu’il ne suffit pas d’être démagogue, de jouer l’esbroufe ou de hurler avec les loups pour être respectée. JM