Comment conduire un pays à sa perte.

Par Jean Lambert

Fin de la démocratie turque : ce qui s’est passé en Turquie la nuit du 15 juillet 2016 va vous arriver. Quelles leçons en tirer pour le reste du monde ? Comment devenir lucide devant la montée des populismes aux USA, en Autriche, Allemagne, Pays-Bas, etc. ? La moitié des chefs d’état sont des parrains de la mafia. La Turquie d’Erdogan montre un cas d’école. Est-il applicable à la Hongrie d’Orban, au Brésil de Bolsonaro, à l’Amérique de Trump, au Brexit de Johnson ? Cette tendance historique transforme la banalité du mal (Hanah Arendt) en mal de la banalité (Ece Telkuran).

La journaliste et écrivaine turque émigrée à Zagreb décrit les Sept étapes qui, selon un schéma récurrent, font passer du personnage ridicule à l’autocrate terrifiant, minant jusqu’à l’os sa société dans son ensemble:

  1. Créer un mouvement, pas un parti
  2. Détraquer la raison et affoler le langage
  3. Dissiper la honte : dans un monde post-vérité, l’immoralité est « hot »
  4. Démanteler les dispositifs judiciaires et politiques
  5. Façonner ses propres citoyens
  6. Les laisser rire devant l’horreur
  7. Construire son propre pays

Ajoutez le réchauffement climatique dont est aussi responsable le désordre capitaliste, plus inquiétant encore que la Covid 19 : la terre ne ressemble-t-elle pas à un vaste merdier où règne la folie, dirait un nouvel Erasme illustré par Jérôme Bosch ? …

Ece TEMELKURAN. Comment conduire un pays à sa perte. Du populisme à la dictature, Folio actuel n°178, Gallimard, Paris, 2020. (How to lose a country, the new ice age of politics. Traduit de l’anglais par Christel Gaillard-Paris).

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