La pandémie du Covid-19 met nos démocraties à rude épreuve. En France : des décisions prises « d’en-haut », unilatéralement, générant une large protestation de la population face à une « monarchie républicaine » qui ne laisse que peu de marge de manœuvre aux communautés locales. En Suisse : un fédéralisme occasionnant un chassé-croisé sans fin entre cantons et Confédération qui aboutit à un dépit généralisé doublé d’une incompréhension face à des décisions parfois absurdes. Dans les deux cas, ne s’agit-il pas d’un désarroi tant des gouvernants que des gouvernés face à la pandémie ? Dans une posture paradoxale, la population rêve de critères clairs adaptés aux réalités locales, tout en souhaitant rester libre d’agir selon sa propre responsabilité. Mais elle a également une secrète envie de pouvoir « faire confiance » à l’Etat … et à la science ! Entre « trop d’Etat et peu de démocratie locale » d’un côté, et de l’autre « un Etat hésitant et un pouvoir régional maître de ses décisions », comment lutter efficacement contre une pandémie qui réclame tout à la fois un pouvoir central fort et une gestion à l’écoute des réalités locales ? Nos démocraties vont-elles trouver la solution ? JM